Date : 12/2002
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Vienne – L’absinthe – Tu ne te souviendras pas – Le mal de vivre – Sid’amour à mort – Le zinzin – Parce que (je t’aime) – Joyeux Noël – Une petite cantate – La solitude – L’île aux mimosas (extrait de Lily Passion) – L’homme en habit rouge – C’est trop tard – L’aigle noir – Le temps du lilas – Drouot – Du sommeil à mon sommeil – Göttingen – Les boutons dorés – Ne reviens pas si tard – Perlimpinpin.
(66’05 -Le Loup du Faubourg/Mélodie).
Plus que d’autres artistes phares, Barbara a suscité des engouements extraordinaires et des passions hors du commun, par le caractère douloureusement autobiographique de ses chansons et à la fois un certain paroxysme du paraître. Celui-ci, notamment dans la dernière période, a agacé, irrité certains et en partie fait obstacle à leur perception de l’oeuvre profonde de la chanteuse.
Chaque interprète, éclairant de son talent personnel « sa » Barbara, ramène ainsi à cet essentiel, Marie-Paule Belle ayant privilégié la dense période 1963-1970, le duo Romanelli/ Ann’So se centrant sur le thème amoureux. Interprète sensible à voix confidente ou vibrante si nécessaire (« Perlimpinpin »), Mathieu Rosaz nous avait emballés, lui, dès son tout premier album, Empreintes publiques [cf. Chorus 28, p. 43], où il reprenait déjà cette chanson.
Ici, avec justesse, précision et refus de tout pathos dans son jeu, il en a choisi vingt et une, recouvrant l’ensemble du répertoire de Barbara, des plus connues comme « L’aigle noir » ou « Göttingen » à d’autres très pertinemment revisitées : fantaisie savoureuse (« Joyeux Noël »), inédit discographique (« Ne reviens pas si tard », sur un texte de Robert Desnos), emprunt des débuts au cabaret (« Les boutons dorés » : Maurice Vidalin/Jacques Datin). Il s’agit aussi de textes susceptibles de concerner autant un homme qu’une femme, sans rien y modifier. « Barbara a été mon premier véritable « choc » musical, confie Mathieu volontiers. Ses chansons sont pour moi – comme pour tant d’autres – des points de repère, aussi bien dans ma vie intime que dans ma vie d’homme qui chante. »
S’accompagnant au piano, en complicité avec l’accordéon de Michel Glasko, il les sert avec une sobriété, un respect et une tendresse qui tendent vers un seul but : l’émotion.
Daniel Pantchenko