Date : 02/12/2002
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Trois chanteurs reprennent les titres éternels de la dame en noir.
Une larme ou un rire ne peuvent se démoder. C’est ce que se plaisait à répéter la longue dame brune tout au long de sa carrière discrète mais efficace ; une carrière passée à l’ombre des médias mais au-devant de la scène, irradiée par la ferveur des fans. Une larme et un rire seront toujours d’actualité, comme les chansons de Barbara, artiste, auteur, comédienne, voire tragédienne, plus intemporelle qu’indémodable. Sur les trois albums qui lui rendent hommage, Marie-Paule Belle chante Barbara, Mathieu Rosaz chante Barbara et Ma plus belle histoire d’amour… Barbara, de Roland Romanelli et Ann’So, seules deux chansons communes exhalent leur mélancolie : la Solitude et le Mal de vivre. « C’est dans ces deux domaines, explique Mathieu Rosaz, 27 ans, que Barbara est allée le plus loin. Qui mieux qu’elle a pu décrire ces sentiments en les personnalisant, en s’adressant à eux ? Et puis la chanson le Mal de vivre se termine par un couplet sur la joie de vivre, alors tout n’est pas perdu ! » En revanche, sur scène, point d’Aigle noir, « trop attendu », selon Romanelli, l’ancien accordéoniste de Barbara, ni de Ma plus belle histoire d’amour, « bien trop personnelle ». Restent le sillage des autres grands classiques et des airs moins connus ; parfois légèrement forcés dans la voix de Marie-Paule Belle, de temps à autre trop parfaits, trop nets, dans la version de Romanelli et d’Ann’So et toujours irréprochables de justesse et de sensibilité chez Mathieu Rosaz, seul interprète masculin à s’être jusqu’ici attaqué au répertoire de Barbara. De quoi honorer cette dernière en lui glissant au coin d’un nuage la phrase de sa chanson Rémusat : « Vous ne m’avez pas quittée depuis que vous êtes partie. ».
Peggy Olmi
Mathieu Rosaz chante Barbara, Le Loup du faubourg.
Marie-Paule Belle chante Barbara, Universal.
Tournée en France. Ma plus belle histoire d’amour…
Barbara, de Roland Romanelli et Ann’So, Universal.
Concert jusqu’au 31 décembre à l’Européen, Paris XVIIe.